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Photo du rédacteurCatherine Henrich

Mode éthique et environnement

Dernière mise à jour : 9 janv.


Environnement
journée mondiale de l'environnement

Le 5 juin a été institué comme journée mondiale de l’environnement en 1973.

Cette année, cette journée à 50 ans. Aussi ancienne que moi. Nous sommes nées la même année. Mais j’ai mis presque 40 ans à me rendre compte que l’environnement méritait qu’on se soucie de lui. Et si j’ai commencé à m’en soucier, le volet garde robe a vraiment été le dernier endroit où j’ai amorcé des changements.


Il y a 10 ans, on parlait beaucoup moins de mode durable, de gaspillage textile. De fast fashion. Et il y a eu cette journée d’avril où le Rana Plaza au Bangladesh s’est effondré faisant plus d’un millier de morts. Des ouvrières du textile pour la majorité, qui fabriquent nos vêtements dans des conditions humainement indignes pour que nous soyons toujours à la pointe de la mode et des tendances.


En gros cette journée pour l’environnement qu’est-ce que c’est ?


En 50 ans, cette journée est devenue l'une des plus grandes plateformes mondiales de sensibilisation à l'environnement. Des dizaines de millions de personnes participent en ligne et en personne à des activités, des événements et des actions dans le monde entier.

Mais cet article n’est pas dédié spécifiquement à cette journée. Elle est un prétexte pour s’intéresser à l’impact de l’industrie textile sur l’environnement et pourquoi il est crucial de choisir une mode éthique et durable.

L'industrie de la mode a un rôle significatif dans les problèmes environnementaux actuels, tels que la pollution, la consommation excessive d'eau et la production de déchets. Je vous propose de découvrir les enjeux auxquels nous sommes confrontés et les solutions que nous pouvons adopter ensemble.



mode et environnement en chiffres

source oxfam France

La pollution de l'industrie textile


Pollution de l'eau : L'industrie textile est une grande consommatrice d'eau et utilise une quantité importante de produits chimiques dans le processus de fabrication des textiles. Ces produits chimiques, tels que les colorants, les apprêts et les agents de blanchiment, peuvent être rejetés dans les cours d'eau sans être correctement traités. Cela peut entraîner une pollution de l'eau, affectant la qualité de l'eau potable, les écosystèmes aquatiques et la biodiversité. De plus, les eaux usées textiles peuvent contenir des substances toxiques qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine et animale.

mode et environnement

En chine on dit qu'on connait la couleur tendance du moment en regardant la couleur des rivières.





Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'industrie textile est responsable de 20% de la pollution de l'eau dans le monde en raison du rejet de produits chimiques toxiques dans les cours d'eau non traités.


L'Institut Ellen MacArthur estime que chaque année, l'industrie textile déverse environ 500 000 tonnes de microfibres synthétiques dans les océans, ce qui équivaut à environ 50 milliards de bouteilles en plastique. Pour vous faire une idée, ce plastique vient essentiellement du polyester. A chaque lavage, des microfibres se perdent dans l'eau. D'où l'intérêt de lire les étiquettes plus attentivement et d'éviter au maximum (même en seconde main , les matières synthétiques.)


Pollution de l'air : L'industrie textile contribue également à la pollution de l'air. Les procédés de teinture et de finition utilisent souvent des produits chimiques volatils, tels que les solvants et les composés organiques volatils (COV), qui peuvent être émis dans l'atmosphère. Ces émissions peuvent contribuer à la pollution de l'air, notamment en produisant des particules fines et en contribuant à la formation de smog. De plus, la combustion de combustibles fossiles pour alimenter les machines dans les usines textiles peut également libérer des gaz à effet de serre et contribuer au changement climatique.


Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la production textile est responsable de 10% des émissions mondiales de CO2, principalement en raison de la consommation d'énergie fossiles.


Une étude de l'Institut de recherche sur les politiques de transport et l'environnement (ICCT) a révélé que les émissions de gaz à effet de serre de l'industrie textile étaient supérieures à celles de tous les vols internationaux et des transports maritimes combinés. Là encore regardons bien les étiquettes. L'essentiel de nos vêtements sont fabriqués en asie alors que l'on est capable de faire ça plus près de chez nous. (pas au même prix, je vous l'accorde, mais a-t-on besoin d'autant de vêtements à bas prix qui ne tiendrons que quelques mois ?)


Pollution des sols : Les pratiques agricoles intensives liées à la production de matières premières textiles, comme le coton, peuvent entraîner une pollution des sols. L'utilisation excessive de pesticides et d'engrais chimiques peut contaminer les sols, altérer leur fertilité et nuire aux écosystèmes environnants. De plus, l'élimination inadéquate des déchets textiles peut également entraîner la pollution des sols, en particulier lorsque les déchets sont enfouis ou incinérés sans les précautions nécessaires.


Selon la Commission européenne, l'utilisation de pesticides dans la culture du coton représente environ 10% de la consommation mondiale totale de pesticides.


Une étude réalisée par l'ONG Greenpeace a révélé que des substances chimiques toxiques, telles que les phtalates et les nonylphénols, étaient présentes dans les sols agricoles voisins des usines textiles en Chine.


Depuis quelques années la filière du coton bio se développe parce qu'il y a une demande côté consommateurs. Mais on est en surproduction de matière première. Même bio, la production de textiles doit diminuer et ce n'est pas du tout le chemin que prend l'industrie textile aujourd'hui.


La production excessive d’eau



L'industrie textile est une consommatrice importante d'eau à différentes étapes de la production, notamment pour la culture des matières premières et le processus de teinture.


1. Culture des matières premières :


  • Le coton est l'une des principales matières premières utilisées dans l'industrie textile, et sa culture nécessite une quantité importante d'eau. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la production d'un kilogramme de coton peut nécessiter jusqu'à 20 000 litres d'eau.

  • D'autres cultures utilisées dans l'industrie textile, comme la culture de la soie, de la laine et du lin, peuvent également nécessiter des quantités considérables d'eau pour la croissance et la transformation des fibres.

2. Processus de teinture :


  • Le processus de teinture des textiles est connu pour sa grande consommation d'eau. Selon certaines estimations, environ 20% de la pollution de l'eau dans le monde est attribuable à l'industrie textile, principalement en raison des produits chimiques utilisés lors de la teinture.

  • La teinture conventionnelle nécessite souvent de grandes quantités d'eau pour rincer les tissus et éliminer les résidus de colorants. De plus, les produits chimiques utilisés peuvent contaminer les eaux usées et les cours d'eau lorsqu'ils ne sont pas correctement traités.

3. Impact sur les écosystèmes et la raréfaction de l'eau :


  • La consommation excessive d'eau par l'industrie textile peut entraîner une pression sur les ressources hydriques locales, en particulier dans les régions où l'eau est déjà rare. Cela peut affecter les écosystèmes aquatiques, les communautés locales et l'agriculture.

  • Dans certaines régions du monde, la culture intensive du coton et d'autres cultures textiles a entraîné l'épuisement des ressources en eau et la dégradation des écosystèmes, contribuant ainsi à la désertification et à la pénurie d'eau.

culture de coton environnement


Pour remédier à ces problèmes, des solutions durables sont nécessaires. Cela inclut l'adoption de pratiques de culture plus efficaces en eau, comme l'irrigation précise, ainsi que l'utilisation de techniques de teinture plus respectueuses de l'eau et la mise en place de systèmes de traitement des eaux usées dans les usines textiles. De plus, la promotion de matériaux textiles durables et l'encouragement de la consommation responsable peuvent contribuer à réduire la demande en eau de l'industrie textile. On peut ajouter à cela que la question aujourd'hui n'est plus de savoir si la matière première est bio, naturelle ou respectueuse de l'environnement. Elle doit l'être, mais l'enjeu se trouve sur son volume de production.






La production de déchets textiles


La production de déchets textiles est un problème majeur dans l'industrie de la mode, avec des conséquences environnementales significatives. Voici quelques faits alarmants concernant les déchets textiles et l'obsolescence programmée :


1. Quantité de vêtements jetés chaque année :

  • Selon un rapport de la Fondation Ellen MacArthur, l'industrie de la mode produit environ 100 milliards de vêtements neufs chaque année à l'échelle mondiale.

  • Environ 73% de ces vêtements finissent par être incinérés ou enfouis dans des décharges, plutôt que d'être réutilisés ou recyclés.

2. Impact environnemental des déchets textiles :

  • Les vêtements jetés dans les décharges contribuent à la production de gaz à effet de serre lorsqu'ils se décomposent et libèrent des substances chimiques.

  • La production de nouveaux vêtements à partir de matières premières vierges nécessite l'utilisation de ressources naturelles, d'eau et d'énergie, aggravant ainsi la pression sur l’environnement.

3. Obsolescence programmée et mode jetable :

  • L'obsolescence programmée, qui consiste à concevoir intentionnellement des produits pour qu'ils deviennent obsolètes ou inutilisables après une certaine durée, est courante dans l'industrie de la mode. Cela encourage la surconsommation et la génération de déchets.

  • La tendance à la mode rapide, avec des cycles de production et de consommation accélérés, incite les consommateurs à acheter de nouveaux vêtements fréquemment, ce qui contribue à la surproduction et à l'accumulation de déchets textiles.


Il est essentiel de prendre des mesures pour réduire les déchets textiles et promouvoir une mode plus durable. Cela peut être réalisé en encourageant la réutilisation, le recyclage et la réparation des vêtements, en adoptant des pratiques de production plus durables, en promouvant l'économie circulaire et en sensibilisant les consommateurs à l'importance d'une consommation responsable.


La loi empéchant les marques d'incinérer les invendus est un petit pas pour éviter une pollution de l'air. Mais le constat est qu'on produit beaucoup trop de vêtements qui ne seront jamais portés et finissent en déchets.


L'importance de la mode éthique et durable


La mode éthique et durable présente de nombreux avantages importants pour l'environnement, la société et les travailleurs.


1. Protection de l'environnement :

  • Réduction de l'empreinte écologique : La mode éthique favorise l'utilisation de matériaux durables et recyclés, réduisant ainsi la dépendance aux ressources naturelles limitées et la production de déchets.

  • Préservation de l'eau : Les pratiques de production durables dans la mode réduisent la consommation d'eau et minimisent la pollution de l'eau par des produits chimiques nocifs.

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre : En encourageant des pratiques de production plus économes en énergie et en favorisant la durabilité, la mode éthique contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Ça c'est le discours politiquement correct et tout est vrai. Mais on peut raisonnablement se poser une question : moins d'impact environnemental, ce n'est pas "pas d'impact environnemental". Alors qu'en fait, il faudrait juste arrêter de produire de nouvelles matières et de faire avec ce qui existe.

J'ai entendu un jour dire que si l'on arrêtait de produire des vêtements aujourd'hui, on pourrait habiller la planète entière sur 7 générations rien qu'avec ce qui existe.

C'est un volet de la science fiction qui m'a toujours intriguée. Dans les films qui nous parlent de fin du monde, d'effondrement de la civilisation, ils ont toujours des vêtements. Et je me demandais, mais qui les fabrique si il n'y a plus d'usines, ou d'ateliers? En fait, on a de quoi s'habiller jusqu'en 3023 sans problèmes!

Mais revenons à notre sujet. Comme on n'est pas prêt à tout arrêter il va falloir le faire mieux et un peu moins.


2. Impact social positif :

  • Conditions de travail équitables : Les marques de mode éthique s'engagent à assurer des conditions de travail décentes pour les travailleurs de l'industrie textile, y compris des salaires justes et des horaires de travail raisonnables.

  • Respect des droits humains : La mode éthique se concentre sur le respect des droits humains, l'élimination du travail des enfants et le soutien aux communautés locales.

Tout ça est la conséquence du drame du Rana Plaza il y a 10 ans. Une catastrophe qui a permis de réveiller les consciences. Tu peux lire cet article qui en parle ici.


3. Consommation responsable :

  • Encouragement de la qualité plutôt que de la quantité : La mode éthique met l'accent sur la durabilité et la longévité des produits, incitant les consommateurs à acheter des vêtements de meilleure qualité qui durent plus longtemps.

  • Pratiques de consommation consciente : La mode éthique encourage les consommateurs à se poser des questions sur l'origine des vêtements, les conditions de production et l'impact environnemental avant d'effectuer un achat.

Pour aller plus loin télécharge le guide de la garde robe éthique ici


guide de la garde robe éthique

4. Promotion de marques engagées :

  • L'émergence de marques éthiques et durables offre une alternative aux grandes marques de mode traditionnelles, permettant aux consommateurs de faire des choix plus conscients et d'encourager des pratiques positives.

  • Des initiatives telles que la Fashion Revolution Week mettent en lumière les marques et les créateurs engagés dans la transparence, la durabilité et l'éthique, offrant ainsi une plateforme pour promouvoir ces alternatives.


En conclusion, il est essentiel de prendre conscience de l'impact de l'industrie textile sur l'environnement et de faire des choix responsables en matière de mode. Opter pour une mode éthique et durable contribue à réduire la pollution, la consommation d'eau et les déchets. Ensemble, nous pouvons œuvrer pour un avenir plus respectueux de la planète, tout en restant élégants et conscients de notre impact.

En encourageant des pratiques de production responsables, en favorisant la réutilisation, le recyclage et la consommation responsable, et en soutenant les marques engagées, nous pouvons tous contribuer à créer une industrie de la mode plus durable et éthique, bénéfique pour l'environnement, la société et les travailleurs.


N'hésitez pas à consulter mon blog régulièrement pour en savoir plus sur la mode éthique, les astuces pour une garde-robe durable et les marques engagées dans cette démarche.



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